Le Réseau de recherche en 
formation et travail 
The Labour Education and

Training Research Network

Accès restreint :
rapport sur les services de formation et d’emploi des femmes en Ontario

Jennifer Stephen, de l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario, et
Karen Lior, d’Advocates for Community-based Training and Education for Women

Ce rapport examine les principaux changements apportés aux politiques au cours de la récente restructuration fédérale et provinciale de la formation professionnelle du point de vue de l’accès des femmes à la formation et aux services d’emploi en Ontario. Il cerne les principaux problèmes auxquels doivent faire face les personnes donnant une formation en milieu communautaire dans l’ensemble de la province et présente les résultats de discussions en groupe tenues à Toronto, à Windsor et à Ottawa ainsi que de consultations auprès de directrices des 25 commissions locales de mise en valeur de la main-d’oeuvre.

La recherche opérationnelle, particulièrement en santé et en éducation, indique que la restructuration institutionnelle et du marché du travail a des effets différents sur les personnes des deux sexes. Les effets négatifs sont particulièrement graves sur les programmes, les services d’emploi et les stratégies d’adaptation s’adressant aux femmes. Les emplois indépendants et à temps partiel, qu’ils soient occupés volontairement ou involontairement, comptent parmi les emplois dont la croissance est la plus rapide. Or, ce sont principalement des femmes qui occupent ces emplois. Ceux-ci comportent des besoins particuliers en formation et en adaptation et des possibilités connexes particulières. Les recherches nettement insuffisantes à leur sujet sont très importantes aux fins de l’évaluation, de la planification et de la prestation de la formation professionnelle et des services d’emploi aux fins de l’accroissement de la sécurité économique des femmes de l’Ontario.

Toutefois, les politiques et les programmes publics sur l’équité sont presque tous disparus sous l’effet combiné de la restructuration et de la privatisation auxquelles ont procédé les gouvernements fédéral et provincial. Les formateurs et formatrices craignent de ne pas pouvoir continuer de fournir des services spécialisés aux personnes qui risquent le plus d’en avoir besoin. L’accès à la formation est plus individualisé et plus fondé sur les forces du marché qu’auparavant, ce qui donne lieu à des interventions à court terme ne durant habituellement qu’une journée ou même moins.

L’ACTEW a demandé aux groupes de discussion de traiter des questions suivantes :

Tous les groupes ont indiqué que des programmes avaient été éliminés, que les services diminuaient et que l’accès avait diminué.

Les programmes de formation en milieu communautaire ont toujours eu des taux élevés de participation et de rétention des femmes. Ils ont été les moyens les plus accessibles d’aider les gens à se lancer ou à revenir sur le marché du travail. À mesure que le fardeau des frais de scolarité et des frais connexes est imposé aux participants individuels, les organismes communautaires s’inquiètent des répercussions que cela aura vraisemblablement sur les femmes et les minorités visibles. Les femmes cherchant à réintégrer la main-d’oeuvre rémunérée n’auront peut-être accès qu’à des programmes de travail obligatoire des prestataires d’aide sociale. Les organismes craignent que leurs participantes et participants ne s’endettent excessivement au moment où ils ont le plus besoin de soutien du revenu et d’aide connexe pour payer leurs frais de garde d’enfants ou de personnes à charge, leurs frais de déplacement et d’autres dépenses.

Les organismes communautaires ont créé un vaste éventail de services de formation et d’emploi répondant directement aux multiples obstacles que les femmes doivent surmonter sur un marché du travail compétitif. Ils reconnaissent la nécessité d’assurer la continuation des services et de nombreux points d’accès. Le rapport indique un certain nombre de prochaines étapes possibles en vue de l’établissement d’une vaste stratégie de formation en milieu communautaire. Les responsables des programmes locaux doivent collaborer plus étroitement entre eux par l’entremise de réseaux régionaux, relevant les occasions de coopération et de normalisation à la lumière des  « meilleures pratiques » du secteur. De plus, les responsables des programmes communautaires peuvent collaborer avec les conseils scolaires à l’établissement de niveaux de service et d’options de prestation multiples fondées sur les besoins et les priorités communautaires, régionaux et provinciaux.

Néanmoins, en l’absence d’une politique favorable et d’un financement approprié de la réponse à leurs besoins en formation et en services d’emploi, les femmes et les autres groupes recherchant l’équité continueront de se voir priver d’un accès équitable au marché du travail et à des emplois stables comportant une rémunération raisonnable et des conditions de travail non dangereuses. Dans ce contexte, le transfert proposé au titre de la formation professionnelle par le gouvernement fédéral au gouvernement de l’Ontario est un défi et une occasion à la fois.

Ce projet de recherche de l’ACTEW a été financé par Condition féminine Canada. Vous pouvez obtenir le rapport intégral en écrivant à Advocates for Community Based Education and Training for Women, suite 355, 401 ouest, rue Richmond, Toronto (Ontario), M5V 3A8 ou en communiquant avec l’ACTEW par téléphone au numéro (416) 599-3590 ou par courriel à l’adresse actew@web.net