Le combat de la professeure Rose Ndengue pour assurer une place équitable pour les femmes Noires dans la société

Le combat de la professeure Rose Ndengue pour assurer une place équitable pour les femmes Noires dans la société

Écrit par Avah Taylor et initialement publié dans Shifter Magazine.

La professeure de Glendon Rose Ndengue se bat pour que les femmes noires aient une place équitable dans la société.

Le chemin qui a mené Rose Ndengue au Département d’histoire du campus Glendon de l’Université York en tant que professeure adjointe en 2021 a été semé d’embûches. À seulement 15 ans, elle quitte son Cameroun natal pour la France où elle restera pendant 23 ans.

Elle obtient une maîtrise en sociologie politique à l’Institut d’études politiques de Lyon et un doctorat en histoire africaine à l’Université Paris Diderot.

Se sentant visée dans un contexte mondial où la théorie de la race critique, les études postcoloniales et les études de genre suscitent de vives critiques de la part des autorités françaises, des médias et de certains universitaires français blancs, elle décide de quitter le pays et de s’installer au Canada.

« Mes recherches sont plus valorisées ici qu’en France, où les perspectives critiques comme les études postcoloniales et décoloniales, les études féministes, de genre et de sexualité, et la théorie critique de la race sont vues comme des idéologies qui menacent la nation, a-t-elle déclaré à SHIFTER dans une récente entrevue. Au Canada, même si l’on ne peut pas dire que ces perspectives sont dominantes ou toujours bien accueillies, quelques espaces ont été créés récemment dans le monde universitaire grâce à la mobilisation des universitaires et des communautés noires et autochtones. »

Aujourd’hui, ses cours à Glendon se concentrent sur les féminismes noirs, les études africaines et postcoloniales et les mouvements sociaux, des thèmes majeurs de son travail de chercheuse et d’afroféministe. En tant qu’historienne et socio-politicienne, le développement d’une série de cours sur les études africaines à Glendon était politiquement important à ses yeux, puisque dans le Nord/Ouest, trop peu de cours de français et peu d’articles universitaires sont publiés dans cette langue sur ces perspectives critiques.

Dr. Rose Ndengue

« Mes recherches sont plus valorisées ici qu’en France, où les perspectives critiques comme les études postcoloniales et décoloniales, les études féministes, de genre et de sexualité, et la théorie critique de la race sont vues comme des idéologies qui menacent la nation, a-t-elle déclaré à SHIFTER dans une récente entrevue. Au Canada, même si l’on ne peut pas dire que ces perspectives sont dominantes ou toujours bien accueillies, quelques espaces ont été créés récemment dans le monde universitaire grâce à la mobilisation des universitaires et des communautés noires et autochtones. »

Aujourd’hui, ses cours à Glendon se concentrent sur les féminismes noirs, les études africaines et postcoloniales et les mouvements sociaux, des thèmes majeurs de son travail de chercheuse et d’afroféministe. En tant qu’historienne et socio-politicienne, le développement d’une série de cours sur les études africaines à Glendon était politiquement important à ses yeux, puisque dans le Nord/Ouest, trop peu de cours de français et peu d’articles universitaires sont publiés dans cette langue sur ces perspectives critiques.

« L’importance d’introduire ces domaines dans l’enseignement repose sur la nécessité de décoloniser le savoir en le décentrant du savoir dominant androcentrique blanc. Ces domaines permettent aux étudiantes et étudiants de développer une pensée critique en se centrant sur les marges et d’avoir un aperçu des géographies complexes de ces marges. »

Mme Ndengue considère comme une chance le fait de pouvoir enseigner ces perspectives en anglais et en français à des étudiantes et étudiants issus de milieux ethniques, géographiques et socioculturels divers, notamment ceux de la diaspora africaine.

Elle reconnaît également qu’il est nécessaire d’enseigner les histoires des femmes noires pour que le monde universitaire puisse devenir transformateur. Elle estime qu’en tant que femmes autochtones, les femmes noires sont le seul groupe à lutter contre l’injustice dans une perspective globale, et non pas seulement pour elles-mêmes ou pour leur propre intérêt, comme c’est le cas en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord.

« Si nous voulons vraiment avoir un monde universitaire transformateur, nous devons centrer notre enseignement sur ces histoires de femmes marginalisées qui nous apprendront ce qui s’est passé et ce que nous pouvons faire pour bâtir une société meilleure. C’est pourquoi il est si important d’enseigner l’histoire des femmes, notamment celle des femmes noires, à l’université. »

Grâce à ces histoires, les femmes noires peuvent être incluses en tant qu’actrices dans la construction de la nation et dans l’histoire de la lutte mondiale pour la libération.

« Cela nous permet aussi de donner aux femmes noires une place plus équitable dans la société. C’est vraiment important parce que de plus en plus de femmes noires vont à l’université; elles doivent donc connaître leur histoire. Nous devons leur apprendre leur histoire. Elles ont besoin d’être vues, d’être entendues et d’apprendre de l’expérience des autres. Les femmes en général, surtout les femmes noires et autochtones, ont été obligées de se battre de manière intersectionnelle parce qu’elles ne pouvaient pas se battre uniquement pour elles-mêmes. »

Pour Mme Ndengue, le campus Glendon est un excellent choix pour les étudiantes et étudiants qui veulent aller à l’université, en raison de son environnement multilingue et de la taille réduite des classes. Elle encourage les nouveaux étudiants et étudiantes à ne pas avoir peur de sortir des sentiers battus, car Glendon offre la possibilité de personnaliser un diplôme en l’adaptant à leurs intérêts.

À l’avenir, elle espère que davantage de chercheuses et chercheurs noirs et autochtones aux perspectives critiques seront embauchés pour contribuer à renforcer la pensée critique dans les salles de classe et à l’université.

« C’est la seule façon de commencer réellement à décoloniser l’institution, en pratiquant des politiques antiracistes/EDI (équité, diversité et inclusion) robustes au lieu d’utiliser ces notions de manière performative. »