Deux étudiantes inaugurent le cours bilingue de recherche sur le terrain en biologie

Deux étudiantes inaugurent le cours bilingue de recherche sur le terrain en biologie

Après 14 h de voyage en train, Cassandra Carey et Emma Joo ont débarqué à Métis-sur-Mer (Québec) sur un quai désert, abstraction faite de leurs deux valises. Un début original pour leur cours de biologie sur le terrain et une réalité très différente de celle du campus de l’université York qu’elles avaient laissé derrière elles.

« Nous sommes descendues du train au milieu de nulle part et avons été seules dans notre maison toute la journée, » explique Joo. « C’était une bonne chose que nous soyons déjà amies. »

The students walk along the beach flats adjacent to the region’s iconic lighthouse
À côté du phare, symbole de la région, les étudiantes marchent le long des appartements de la plage.

Les deux étudiantes bilingues de deuxième année, qui suivent des classes de biologie à Glendon, ont aidé Laura McKinnon, professeure adjointe qui se spécialise sur la question de l’écologie aviaire et des changements climatiques, à lancer son cours de recherche sur le terrain. L’une et l’autre se sont étonnées d’être les seules étudiantes inscrites au programme intensif de deux semaines, mais elles ont profité au mieux de cette opportunité d’apprendre la recherche sur le terrain à la source même, en particulier ses aspects méthodologiques. Leur travail était centré sur la diversité et l’abondance des oiseaux de rivage dans deux baies de la péninsule de Gaspé, au Québec. Les deux étudiantes ont conçu et appliqué leur stratégie de recherche sous la houlette de McKinnon.

« Les oiseaux se nourrissant d’invertébrés, nous avons posé l’hypothèse que la densité de population des oiseaux de rivage serait plus importante dans les zones les plus riches en invertébrés », explique Carey.

Cela peut sembler à première vue facile, mais il a fallu beaucoup de travail pour surveiller la population d’oiseaux, surtout dans la mesure où les deux étudiantes connaissaient mieux la biologie humaine que la biologie aviaire. Elles ont tout d’abord procédé à une revue de la littérature pour établir s’il y avait, ou non, un travail de recherche similaire, puis se sont plongées dans les méthodes permettant de mesurer la densité des invertébrés et la diversité des oiseaux de rivage. Elles se sont aussi vite familiarisées avec les oiseaux les plus courants de l’endroit, comme le grand chevalier à pattes jaunes et le pluvier semipalmé, en se plongeant dans les livres sur le sujet et en observant les oiseaux avec McKinnon de nombreuses heures durant.

The students assisted their professor by collecting core samples that allowed them to calculate invertebrate density at each site
Les étudiantes aident leur professeur à collecter les échantillons de carotte qui leur ont permis, pour chaque zone étudiée, de calculer la densité des invertébrés.

« Nous avons beaucoup appris de notre professeure, qui a fait son Ph. D. sur les oiseaux de rivage, » explique Carey. « La première semaine, celle-ci nous a fait sortir tous les jours ; du coup, au moment de faire notre recherche personnelle, nous connaissions les principaux oiseaux. »

En concevant leur projet, Carey et Joo ont sélectionné les zones qui semblaient les plus prometteuses pour leur échantillonnage, utilisant un GPS pour être sûres qu’elles étaient équidistantes, non seulement les unes des autres, mais aussi du rivage. Elles ont ensuite vérifié l’horaire des marées pour collecter les échantillons à marée basse, avant de calculer la densité des invertébrés pour chaque zone. Une fois celles-ci choisies, elles étaient surveillées du rivage par les étudiantes à l’aide d’un télescope. À l’issue du recueil de données, les deux étudiantes ont pu établir si leur hypothèse de recherche était confirmée ou infirmée par leurs observations, et découvrir que les oiseaux étaient, effectivement, plus nombreux dans les zones de la baie les plus riches et diversifiées en invertébrés.

« Nous avons conçu et mené ce projet du début à la fin, » précise Joo.

D’après l’une et l’autre, c’était une merveilleuse expérience, et une expérience avec un vrai plus : les deux étudiantes fréquentant Glendon, leurs échanges avec la professeure étaient entièrement en français. 

Carey et Joo sont rentrées ravies d’avoir suivi ce cours et fières d’en avoir été les premières étudiantes. « C’était vraiment un travail sur mesure, » a raconté Joo. « La professeure McKinnon nous a permis de faire cette recherche et nous a fait confiance pour l’aboutir. »  

Bien que plus intéressée par la biologie humaine, Joo garde un bon souvenir de l’expérience : « J’ai vraiment aimé travailler sur le terrain et être au cœur de la nature. »

Carey a également été ravie de ce qu’elle a appelé une « expérience holistique diversifiée » : « Je n’avais jamais participé à un programme d’échange, et c’était vraiment comme je l’imaginais. Je suis heureuse que la professeure McKinnon offre ce cours chaque année pour que les autres étudiants aient une chance de vivre une expérience directe de recherche sur le terrain. »

Elaine Smith, contributrice spéciale d’Innovatus