Traduction et «autochtonie» au Canada

Traduction et «autochtonie» au Canada

Parce que les communications, ce sont aussi celles de nos modes de coexistences, celles par lesquelles viennent les communautés auxquelles nous nous identifions ou auxquelles nous aspirons, le nouveau dossier thématique de la revue Trahir présente un intérêt certain. Il s’agit par ailleurs d’une coïncidence intéressante dans la mesure où ce numéro thématique paraît alors que viennent tout juste d’être inaugurés les nouveaux espaces permanents du Musée canadien des langues, ici au Collège universitaire Glendon.

Le dossier thématique dont il est question reprend les enjeux explorés à l’hiver 2016 dans le cadre du cours Contextes sociopolitiques de la traduction offert à l’Université Concordia. Le cours avait cette année pour titre «La traduction des langues et des cultures autochtones au Canada». Dans l’éditorial qui introduit le dossier, René Lemieux souligne immédiatement et avec beaucoup d’acuité:

D’emblée se posait la question de la définition du terme «autochtone», mais, plus encore, de sa relation avec celui de « traduction ». Qu’à titre de champ de recherche, la «traduction autochtone» soit encore peu organisée comme objet de recherche autonome, n’est pas tant un problème en soi; plus problématique est la possibilité même de penser côte-à-côte les deux termes. En effet, et c’est la première question que posait le séminaire, l’expression «traduction autochtone» peut s’entendre comme ontologiquement ambiguë. En effet, l’«autochtonie» dit une relation première, originelle, au territoire. La traduction qualifie un texte qui se pense en second par rapport à un original. Comment dès lors composer avec les deux termes? (lire la suite: «Introduction au dossier «Traduction et autochtonie au Canada»»).

La thématique que se propose d’explorer la revue Trahir se pose donc d’emblée comme un problème à la fois de langue, d’origine et de communauté (ou de «vivre-ensemble» ou de «co-existence»: peut-être le terme de «communauté» peut-il désigner, ici du moins, l’horizon d’enjeux politiques immédiats et urgents). L’essai de l’écrivain et géographe Jean Morisset qui est joint au dossier et qui décrit sa visite au Fourth Inuit Studies Conference/Quatrième Congrès d’Études Inuit tenu à Montréal, à l’Université Concordia, en novembre 1984, est exemplaire de l’entrecroisement de ces enjeux (voir ci-bas).

Le dossier thématique est ouvert et bilingue (français et anglais): des contextes continueront à y être ajoutés. Au moment d’écrire, les essais suivants sont disponibles pour lecture: